Ces hommes-là

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L’Éprouvette vous invite à un voyage en compagnie de Blue Schermant…

Au Labo ce jour, nous plongeons avec la promo distancielle dans le grand bain des normes et des discours dominants : ces discours qui nous façonnent à notre insu, dictent nos pensées, orientent nos actions.

Michael White parle du « sentiment d’échec personnel » quand les personnes s’efforcent en vain de se conformer à des normes qui ne leur ressemblent pas. L’approche narrative baignée de la French theory se propose de les déconstruire, sans les juger : discerner, choisi, re-devenir auteur de sa vie, élément phare de la narrative.

Les discours, les croyances, celles que l’on biberonne dans sa famille, à l’école, celles qui colorent la société à une époque donnée.

J’ai 30 ans en 1992, jeune formatrice j’anime un atelier sur le thème « Gestion de conflit et communication » avec des surveillants de prison (interdiction de dire gardien) dans la région Rhône-Alpes. J’ose…je les mets en cercle par groupe de 5.

Pendant un long moment ils s’offrent des feedbacks positifs, ce qu’ils aiment chez l’autre, ce qu’ils voient, ce qu’ils sentent… Jamais je n’oublierai ce moment, un basculement, un grand fracas dans ma tête, les décombres fumantes de mes croyances bien ancrées sur les hommes. Les mots prononcés ce jour-là, les trésors de délicatesse, d’émotion, de tendresse…

Et pourtant on m’avait dit « les hommes sont dans le mental et les femmes seules ont accès aux émotions ». Bien sûr je les ai rencontrés les narcissiques, les pervers, j’en ai même épousé un que j’ai espéré sauver …

Au fils des années, des formations, il y a eu ces myriades de rencontres personnelles et professionnelles…
Aujourd’hui j’ai envie d’honorer profondément la grande majorité de ces hommes et leur sensibilité à fleur de cœur, ceux qui s’autorisent, ceux qui connaissent l’accès direct à leurs émotions, qui laissent les larmes couler, se laissent toucher par la douceur d’une étoile, d’un souffle de rien.

Merci merci à vous si nombreux, vous qui soulevez les voiles pour montrer le passage vers notre humanité fragile.

Merci à vous de faire encore et encore vibrer mon cœur, de toucher mon âme. Je m’incline devant votre sensibilité digne et vos larmes qui racontent la force et la beauté infinies de la vulnérabilité.

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